« Le Palais de Tokyo est un beau palais, où toutes les filles sont à »

Selon ses directeurs le Palais de Tokyo est un lieu "d'émergence pour l'art contemporain pensé comme un lieu de vie, libre et engagé, kaléidoscope de l'art actuel et du futur, " pour un public plus vaste. Mais qu'en est-il? Je vais de temps en temps au Palais de Tokyo mais je l’avoue, je m'y rend surtout pour avoir l'impression d'être dans le cou, parce que "ça le fait», pour me sentir à la pointe de l'avant garde et me laver de mes origines bourgeoises ! Mais je ne suis pas dupe ! Le Palais de Tokyo se situe avenue du président Wilson, dans le 16e arrondissement, emplacement qui semble en décalage par rapport à ce qu'il prétend être : le 16eme est un quartier bourgeois loin des préoccupations populaires et loin des lieux de création actuels. Le bâtiment conçu comme un espace brute, modulable et convivial, se révèle être un grand loft aux allures de friche industrielle, aseptisé à tous points de vue. Les garçons à l'allure rebelle : cheveux ébouriffés , barbe de 3 jours , et vestes de surplus militaire ; ont en réalité mis du gel effet "sortie du lit" , ont la barbe tondue au sabot 3 mm et la veste achetée chez  Killiwatch est résolument pacifiste. Pour un lieu qui se veut engagé la tiédeur surprend .L'exposition laisse l'impression d’insuffisance, crée par le survol du sujet et accentuée par l'espace mal occupé .Même le discours des médiateurs laisse apparaître le malaise ambiant et la crispation générale : faut-il prendre tout ça au premier degrés ? La boutique et le restaurant, imitation de Colette en moins cher, qui se la jouent "arty mais bohème" avec des employés qui tutoient, affichent des prix qui n'ont pas leur place dans un lieu qui se veut ouvert a tous. En tout cas, le Palais de Tokyo à le mérite de ne pas laisser indifférent. Les ambitions premières du musée à son ouverture étaient pourtant louables et séduisantes mais le lieu ne semble pas en être a la hauteur , et son initiative d'ouvrir la création contemporaine à un plus large public n'est pas vraiment concluante.

Chienne enragée.