Galerie fraîchattitude.
En remontant la rue du faubourg Poissonnière longer les vitrines des boutiques de fourrure ne parviendra pas à vous réconcilier avec l’idée de porter une seconde peau. Seule la galerie fraîch’attitude sera en capacité de le faire. En effet, non seulement elle réussit à vous faire oublier l’industrie de la mort à laquelle vous venez d’assister, mais en plus elle vous transporte dans la poésie des sols fertiles de « Dame Nature ». Une épaisse couche de terre a été répartie à même le sol de la galerie par la scénographe Emilie Faif, de celle-ci ont germé les vêtements végétaux, d’Isabelle Tournoud. On trouve également des séries d’insectes végétaux en bocal qu’elle a créé pour accomplir des missions, en clin d’œil aux recherches du professeur Carré, scientifique qui invente en 2001 le guêmyrex, insecte domestique capable de soulager son propriétaire de certaines tâches ménagères. La puissance, la préciosité et l’étrange y cohabitent pour nous présenter la nature sous toutes ses coutures. Se parer d’un corset de feuilles d’eucalyptus ou bien glisser ses mains dans des gants de tomates séchées devient vite l’une de nos préoccupations.L’artiste puise donc son inspiration dans la diversité de matières qu’offre la nature. Les thèmes de la prolifération, de la mutation sont donc très présents dans son travail. Cependant, dans l’impossibilité d’essayer ses secondes peaux ; on aurait tout de même apprécier pouvoir déposer nos mains dans une terre, un peu moins dense, afin de la mouler de notre empreinte en signe d’adhésion à l’œuvre de ses deux artistes aux idées fraîches. D’ailleurs, « frais », est bien le terme approprié, car s’il résume bien le ton de cette exposition, il met aussi en évidence que la galerie reste fidèle à ses engagements. Elle parvient, une fois encore, à nous donner une nouvelle bouffée d’air.
Gromit